Dans un quartier délaissé de Milan, un quartier sans débouchés devenu une place forte de la drogue, Rocco, vingt ans, est chargé par la mafia de revendre de la coke, de menacer, de tuer… Un travail rentable et valorisant aux yeux des jeunes de son entourage. Seulement, le jour où son meilleur ami est froidement assassiné par ceux là mêmes pour qui il travaille, il change de camp pour devenir le repenti qui crie vengeance et justice. C’est ainsi que le procès de la mafia se met en route, un procès qui pourrait enrayer les rouages bien huilés du trafic mondial de la drogue et du crime organisé. Mais c’est compter sans la collusion entre pouvoir et mafia…
Par cette plongée subjective qui donne la parole à un repenti, Fabrizio Gatti s’attaque à une question plus que jamais d’actualité, celle de la mafia italienne devenue un acteur majeur de la criminalité internationale.
À propos
«Un récit vrai, qui fourmille de révélations accablantes et utilise les moyens de le littérature pour mieux frapper son lecteur.» Le Monde des livres (lire la suite)
«Une dénonciation implacable, ingénieusement argumentée par l’émotion du vécu.» Kaele (lire la suite)
«Le livre est un coup de projecteur sur les collusions mafia-pouvoir, de la démocratie chrétienne d’hier aux lobbies berlusconiens ou de entre gauche d’aujourd’hui.» L’Humanité (lire la suite)
«C’est un parcours de repenti comme on en a peu lu parce que raconté à la première personne, donnant au livre toute la richesse née d’une expérience individuelle.» Marianne (lire la suite)
«Livre enrichissant qui demeure, hélas, d’une cruelle actualité….» Nice Matin
«Terrifiant.» Siné mensuel
«Il faut lire Au nom de la mafia car Fabrizio Gatti est un reporter à nul autre pareil.» Page des libraires, Librairie L’Atelier, Paris (lire la suite)
«En donnant la parole à des individus Fabrizio Gatti souligne qu’il n’y a pas de fatalité mais des choix et des responsabilités, politiques et moraux jusqu’au sommet de l’Etat.» Italie à Paris
«Un témoignage-choc.» Le Républicain Lorrain
«On suit à la fois le cheminement intérieur d’un repenti solitaire et l’histoire tragique d’un pays.» Parutions.com
«Avec une écriture assurée et un rythme haletant, Fabrizio Gatti sait raconter la vie des revendeurs de coke, des repentis abandonnés par la justice.» Corriere della sera
«Gatti restitue le ressenti, les peurs, les angoisses de ceux qui vivent dans le système mafieux.» Il Sole 24 ore
Entretien avec Fabrizio Gatti
Quel a été le point de départ de ce livre?
Une histoire que j’ai vécue, tout simplement. Les noms de certains protagonistes ont été modifiés pour préserver leur vie privée, leur sécurité. Mais surtout parce que ce qui importe, ce n’est pas comment nous nous appelons mais ce que nous sommes et avons été.
Pourquoi avoir choisi la forme romanesque?
C’était un choix délibéré. Je voulais raconter ce que j’avais vu avec les yeux du citoyen plus que du journaliste, pour faire partager mon émotion et éclairer le parcours de ces hommes et ces femmes dont la vie s’est trouvée inextricablement mêlée à la criminalité organisée. Il s’agissait de donner un tableau de la réalité italienne vivant et tangible. Ce livre a d’ailleurs été adapté au théâtre.
Combien de morts peut-on attribuer à la mafia en Italie?
Il n’y a pas de recensement précis. Il n’existe aucun lieu public consacré aux victimes de la mafia sicilienne. Ni de la ’ndrangheta calabraise. Ni de la camorra campanienne. L’association portant le nom de Peppino Impastato – le journaliste sicilien assassiné par Cosa nostra le 9 mai 1978, à l’âge de trente ans – répertorie 500 noms de personnes tuées entre 1945 et 1993. Un registre d’état civil de la défaite. Seules les victimes innocentes sont recensées. Pas celles des règlements de comptes entre mafieux. En incluant les guerres entre clans, les estimations s’élèvent à pas moins de 2 500 morts en Sicile.
Malgré le procès que vous racontez dans votre livre, la mafia a encore un grand pouvoir en Italie
Aujourd’hui encore, au Parlement italien, siège un sénateur très proche de la mafia. Et soixante milliards d’argent public partent en fumée chaque année à cause de la corruption. Avec 218 milliards de chiffre d’affaires et 10,9 % du produit intérieur brut, la mafia italienne constitue une véritable économie parallèle.
Mais la mafia frappe aussi dans le reste du monde…
Oui, la ’ndrangheta a créé des antennes en Allemagne, en Espagne, au Portugal et en Australie. La camorra s’est implantée dans le sud des États-Unis, en France, en Espagne, en Angleterre, en Écosse, au Venezuela. La mafia est devenue tellement raffinée qu’en Italie, après avoir endossé le costume trois-pièces de la politique, elle est allée se camoufler dans le monde de l’entreprise, des banques et de la finance. Ses compagnies amies, on les trouve désormais partout. D’ailleurs, au mois de février 2014, un agent infiltré a permis à la police italienne et au FBI de démanteler un groupe criminel, lié à la ’ndrangheta, qui avait établi un réseau de trafic de drogues et de blanchiment d’argent entre les États-Unis et l’Italie. Leur présence n’est une surprise que pour ceux qui refusent la réalité.