A propos de l’une des toiles de Carpaccio, le Triomphe de saint Georges, Ruskin écrivait en 1877: «…regardez attentivement et longtemps les deux princes qui arrivent à cheval, sur la gauche — le roi maure avec son grand turban blanc et derrière lui sa fille, à la coiffe rouge, haute comme un donjon. Regardez-les bien, et longtemps. Car en vérité, et je vous le dis en bonne connaissance de cause, vous pouvez chercher ce qu’au cours des siècles notre monde a produit de plus étincelant, et vous ne retrouverez rien qui égale ce petit ouvrage dans la douceur tranquille, vraie, résolue de son art accompli.»
Cette même émotion, tout promeneur qui a poussé un jour la porte de la petite église de San Giorgio degli Schiavoni, à Venise, l’a ressentie, frappé par le naturel de la narration, par la singularité des portraits, par la hardiesse des détails. Carpaccio, grand parmi les grands, glisse, là comme ailleurs, l’indicible magie qui plonge l’observateur dans l’émerveillement.
Première monographie d’importance sur Vittore Carpaccio, cet ouvrage rassemble un essai, l’analyse détaillée de quarante œuvres, un catalogue exhaustif et une bibliographique par année. Toutes les œuvres restaurées avant l’été 1994 ont été à nouveau photographiées.
À propos
«Les tableaux de Carpaccio (ca 1460-1525) éblouissent. C’est avec le même bonheur que l’on tourne les pages du livre.» L’Express