Et ils dansaient le dimanche
Sur le quai de la gare de Perrache, un jour de l’année 1929, une jeune Hongroise, Szonja, a rendez-vous avec son avenir. Pour quitter le dur labeur de paysanne, elle n’a pas hésité à gagner la France et l’usine qui l’a embauchée à la production de viscose, cette soie artificielle bon marché. À Vaulx-en-Velin, dans la cité industrielle, elle accepte la chambre d’internat chez les sœurs, les repas au réfectoire et les dix heures quotidiennes à l’atelier saturé de vapeurs chimiques. Les ouvriers italiens ne font-ils pas de même? Elsa, Bianca, Marco et les autres tiennent les rythmes épuisants, encaissent les brimades des chefs, inhalent les fumées nocives contre de maigres salaires. Cela ne les empêche nullement de danser le dimanche au bord de la Rize.
Dans ces modestes vies d’immigrés, la grande crise fera irruption, amenant chômage, mise à l’écart des étrangers et affrontements avec les ligues. Portée par une inébranlable solidarité et une détermination à vivre, la colère constituera le socle de leur rassemblement, jusqu’à aboutir au Front populaire.
À propos
«Avec ce livre, Paola Pigani redonne des couleurs à ces archives ouvrières de la banlieue lyonnaise.» Franceinfo
«Une fresque de la vie modeste dans l’Europe des années 1930.» Le Progrès