Le Don du mensonge Traduit du portugais (Brésil) par Danielle Schramm
Une fin d’après-midi de décembre. Une camionnette traverse à toute allure le Nordeste brésilien : trois cousins sont en route pour la Galiléia, la propriété familiale où se meurt Raimundo, le patriarche. Ils ont organisé leur vie d’adulte ailleurs. Au chevet du mourant affleure l’ambivalence des sentiments des Rego Castro pour une région aujourd’hui en déshérence. « Là où il n’y a pas de splendeur, il faut l’inventer », répète un des oncles, ranimant un passé tissé de fables et de rancoeurs. À travers l’histoire de cette famille déchue, c’est tout le Sertão nordestin qui surgit. Une terre où Indiens, Juifs chassés de la péninsule Ibérique, Portugais, Hollandais et esclaves africains ont mêlé leur sang, leurs croyances, leurs traditions. Une terre abandonnée où, dans le silence des pierres, la chaleur incandescente favorise la naissance de prophéties, de la folie.
À propos
«Un récit aussi dense et âpre que le sol rocailleux du Sertão.» O Globo