Quand le jeune Ernest J. Gaines n’était encore qu’un étudiant prometteur, l’un de ses professeurs l’interpella ainsi: «Imagine que tu aies un pistolet sur la tempe et qu’on te pose la question: Pour qui écris-tu ?» Sans hésiter Gaines répondit: «Eh bien […], je dirais sans doute que j’écris pour les jeunes noirs du Sud, pour qu’ils sachent que leur vie vaut la peine d’inspirer des romans, et peut-être qu’ainsi je pourrai les aider à trouver qui ils sont.» «Imagine que le pistolet est toujours sur ta tempe et qu’on te demande quel autre groupe en particulier tu souhaiterais toucher», reprit le professeur. «Eh bien alors, je dirais que j’écris également pour les jeunes blancs du Sud, pour qu’ils sachent qu’à moins de connaître celui qui est leur voisin depuis plus de trois cents ans, ils ne connaîtront que la moitié de leur propre histoire.»
Ce recueil, composé de nouvelles inédites éclairées par deux textes autobiographiques, vous donnera envie de lire toute son œuvre.
À propos
«La force des romans de Gaines est la fidélité avec laquelle ils font entendre la voix de ceux qui n’ont pas d’histoire.» Libération