Le Pire, c’est la nuit de l’enlèvement. La nuit où les parents, militants montoneros, sont arrêtés chez eux. La nuit où tout bascule pour la fillette narratrice et son petit frère qui dorment à poings fermés. Au réveil, ils doivent quitter leur maison, avec la grand mère reine du crochet, pour aller vivre avec l’autre grand-mère rescapée du ghetto de Varsovie chez l’oncle et la tante, à Buenos Aires. Ce qu’ils emportent? Les slogans révolutionnaires entendus chez eux en ce début de dictature militaire: L’Impérialisme yankee est notre ennemi, La Religion est l’opium du peuple, Avec l’Ennemi, on perd quand on ne gagne pas… Dans une clandestinité soudée et grave, et une envie forcenée de coller au modèle de leurs parents, ils vont devenir des petits combattants, portés par l’espoir de les retrouver un jour. Un roman vrai, drôle, émouvant.
À propos
«Un témoignage-roman émouvant et original sur les années de dictature militaire vues par les yeux d’une enfant pleine d’imagination.» La Croix (lire la suite)
«Un récit poignant parce qu’il est à hauteur d’enfant.» L’Express (lire la suite)
«Elle réussit avec limpidité et brio à transformer l’expérience vécue en littérature.» Le Monde des livres (lire la suite)
«L’enfant solitaire qui doit découvrir et comprendre ce qu’on lui cache, c’est presque un écrivain.» Libération (lire la suite)
«Une chronique touchante d’une enfance rentrée en résistance.» Le Matricule des Anges (lire la suite)
«C’est par l’humour qu’elle fait entendre la parole poignante des ces gamins victime d’une guerre qui les dépasse.» Ouest-France (lire la suite)
«Haut en couleur et en tendresse.» La semaine (lire la suite)
«Cette force à supporter le drame éblouit le lecteur.» Actualitté (lire la suite)
«Raquel Robles compose un roman subtil qui transcende la gravité contextuelle pour dépeindre, avec une belle finesse littéraire, l’univers effrité de ces petits combattants.» Page des libraires, librairie Georges Talence (lire la suite)
«Un récit où tout le mystère, toute l’horreur, toutes les contradictions de cette époque composent une mélodie à la fois triste et drôle, d’une profonde beauté.» Eduardo Sacheri
Interview de Raquel Robles
Les parents de Raquel Robles, Flora Pasatir et Gastón Robles, qui était secrétaire d’Etat à l’Agriculture du gouvernement de Héctor Cámpora, furent arrêtés le 5 avril 1976 à leur domicile, alors que leurs deux enfants Raquel, 5 ans, et Mariano, 3 ans, dormaient. C’est cet événement qui constitue le point de départ de Petits Combattants.
Comment avez-vous travaillé ce livre pour le tirer vers la fiction alors qu’il est inspiré par votre propre histoire ?
Au départ, je pensais me servir de toutes les histoires que j’avais entendu raconter par mes camarades de l’association H.I.J.O.S . Mais après, j’ai trouvé qu’il y avait une certaine tricherie dans cette démarche : vouloir écrire une histoire globale, alors que la manière de vivre cette situation est forcément singulière, personnelle. Du coup je me suis mise à tenir une sorte de journal dans lequel, toutes les nuits, je me laissais traverser par mes souvenirs d’enfance. Avec ma propre histoire j’avais la liberté de faire de la fiction quand je voulais. Et de rire de situations dont je n’aurais pas osé rire si je m’étais servi de l’histoire d’autres personnes.
La fillette a l’air plus âgée que vous au moment de l’enlèvement de vos parents…
Oui, dans le roman elle a 7-8 ans, l’âge de ma fille aujourd’hui. Je me suis un peu regardée en elle comme dans un miroir pour construire le personnage : la façon qu’elle a de faire plus que son âge, avec son vocabulaire et ses raisonnements par exemple. Mais aussi le fait qu’elle croie avoir un pouvoir sur les choses. Dans mon cas, il n’y avait personne pour me prouver le contraire…
Depuis quelque temps de nouvelles façons d’écrire sur ces années de dictature, particulièrement dans le domaine de la fiction, apparaissent…
Je pense que la vérité peut passer beaucoup plus facilement par le biais de la fiction que par celui du témoignage. Le témoignage est forcément celui d’un autre. Alors qu’avec la fiction le lecteur peut s’identifier. Moi je peux reconnaître des traits de caractère de ma propre fille dans le personnage alors qu’elle n’a pas vécu ce drame. Ou bien ce qui m’est arrivé à moi aurait pu vous arriver à vous… Ou c’est arrivé à des gens de ma génération.
La fillette a une vision très romantique de la lutte de ses parents.
Comme toutes les choses qui se sont figées à un moment du passé : elles gardent leur pureté. On peut parler du militantisme comme quelque chose de romantique tant qu’on ne milite pas. Après, on est confronté aux misères humaines pas à « l’homme nouveau ». Nous avons été élevés dans un militantisme de littérature : les livres soviétiques nous donnaient une vision romantique et dogmatique. Après, on se frotte à la réalité…
Pourquoi avoir choisi d’écrire un livre sur ce thème maintenant ?
De mes trois romans, c’est le seul qui traite de ce thème. En général je préfère aller de l’avant dans ma vie. Les témoignages recueillis par H.I.J.O.S. par exemple, je m’en sers à des fins politiques, pour obtenir justice.