«Tout le monde est dans un groupe. Ils passent tous leur temps à penser à leur groupe. Ou au fait qu’ils veulent être dans un autre groupe. Au sommet il y a les sportifs, mais pas tous les sportifs. Ceux qui font seulement du cross, c’est à peu près comme être dans le groupe d’échecs. A côté des sportifs, il y a les types qu’ils appellent les Buffy, parce qu’ils ont l’air de sortir tout droit d’une série télé. Derrière les Buffy il y a les types qui ont l’esprit de l’école, ceux qui organisent les rallyes et les bals à thème. Derrière eux, les types qui jouent dans un groupe. Derrière eux, les autres sportifs – les équipes d’athlétisme et les mecs qui nagent le dix mille mètres, des trucs de ce genre. Derrière eux, les artistes. Derrière eux, les types qui sont bons dans une vraie matière, comme les maths ou la rédaction. Derrière eux, ceux qui font du théâtre. Derrière eux, les rebelles. Derrière eux, les tox. Derrière eux, les types que personne ne remarque. Derrière eux, les destroy. Derrière eux, les tarés. Derrière eux, les bouseux qui vivent dans des caravanes. Derrière eux les gogols et les types à qui il manque une mâchoire ou un truc du genre. Derrière eux, nous. Notre groupe est un groupe de deux.»
Deux adolescents «normaux», entourés de parents attentionnés, s’enferment dans une amitié exclusive qui les protège des autres et les en éloigne définitivement. Leur réponse à la société américaine, à la fois férocement normative et d’une permissivité coupable, est à la mesure de leur impuissance à franchir cette phase de transition difficile et cruciale qu’est l’adolescence.
Un livre d’une poésie noire, d’une lucidité douloureuse, à rapprocher du De Sang froid de Truman Capote pour le choc qu’il provoque.
À propos
«Une teen-novel percutante.» Nova
«Des dialogues d’une justesse absolue.» Upstreet
«Un premier roman qui touche et fait réfléchir.» France Soir
«Réaliste et inspiré, Shepard a trouvé le ton juste pour dépeindre le mal-être tragique de l’adolescence.» Livres Hebdo